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Coach bénévole


by Gérard PIARD - 06 10 81 30 80 - gpuxelles@gmail.com
Mise à jour : 15 avril 2025

Le spirituel

La dimention spirituelle (1) est peut-être celle qui questionne le plus la seule personne concernée. Elle aide à trouver un sens et à cultiver la paix intérieure face à la fin de vie, quelles que soient les croyances ou philisophies personnelles. Elle peut inclure l'exploration de valeurs personnelles, de pratiques religieuses ou méditatives et à la réflexion sur l'héritage immatériel laissé aux générations futures.
(1) Le spirituel n'est pas que le religieux


L'homme face à la mort
" La mort est une maladie sexuellement transmissible "


La question de l’homme face à la mort est universelle et intemporelle. Depuis les premières étincelles de la conscience humaine, elle a suscité une quête de sens, une exploration des mystères du transcendant (1).
Sur un site dédié à la stratégie de fin de vie, cette interrogation prend une place particulière : "Qu’y a-t-il après la mort ?"
Pour offrir une réflexion accessible à tous, notamment dans ce monde en partie sécularisé, je structurerai cette réponse en 3 niveaux.
(1) Le "transcendant" désigne ce qui dépasse l'expérience ou la compréhension ordinaire, souvent associé à une réalité supérieure ou au divin
Niveau 1 : L'appel au transcendantal en général - L'histoire de l'humanité et les philosophes
Dès l’antiquité, l’homme a cherché à comprendre le mystère de la mort. Cette quête, souvent liée à l’expérience de la souffrance et à la perte, a donné naissance à des interrogations profondes sur l’âme, l’existence d’une vie après la mort et le sens de la vie.
Voici quelques perspectives clés :
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Platon : Il considérait la vie comme une préparation à la mort, croyant à l'immortalité de l'âme et à son retour dans le monde des idées.
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Texte clé : "Car la mort n’est qu’une libération de l’âme de son enveloppe corporelle." (Phédon)
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Aristote : Moins mystique que son maître, il voyait la mort comme une fin naturelle, mais considérait la quête du bonheur (éudaimonia) comme essentielle au sens de la vie.
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Sénèque et les Stoïciens : Ils proposaient une acceptation sereine de la mort, la percevant comme une partie inévitable de la nature.
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Texte clé : "La mort n’est pas un mal. Ce qui est effrayant, c’est la crainte de la mort." (Lettres à Lucilius)
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Emmanuel Kant : Il introduisit l’idée de l’immortalité de l’âme comme un postulat moral nécessaire à la justice.
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Baruch Spinoza : Selon lui, la sagesse consiste à penser la vie dans sa totalité, sans craindre la mort. Il prône une vision rationnelle de la condition humaine.
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Texte clé : "L'homme libre ne pense à rien moins qu'à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort, mais de la vie." (Éthique, IV)
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Friedrich Nietzsche : Nietzsche rejette les visions traditionnelles de l’au-delà. Il voit la mort comme un défi à surmonter par l’affirmation de la vie, dans une perspective de "surhumanisme".
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Texte clé : "Pour devenir ce que l’on est, il faut être prêt à affronter la mort." (Ainsi parlait Zarathoustra)
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Albert Camus : Camus considère la mort comme une absurdité, mais elle permet de donner du sens à la vie en embrassant pleinement son absurdité et en la vivant intensément.
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Texte clé : "Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide." (Le Mythe de Sisyphe)
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Martin Heidegger : Le philosophe existentialiste considérait que la mort est ce qui donne un sens authentique à la vie. L'homme doit se confronter à sa finitude pour vivre pleinement.
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Texte clé : "Être-pour-la-mort est l'une des modalités fondamentales de l'existence humaine." (Être et Temps)
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Jean-Paul Sartre : Rejetant toute transcendance, Sartre voyait la mort comme l'absurde ultime, mais invitait l’homme à créer son propre sens dans une vie finie.
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Texte clé : "La vie n’a pas de sens a priori. C’est à vous de lui en donner un, et de lui donner une valeur, quoi qu’il advienne." (L'Existentialisme est un humanisme)
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Simone de Beauvoir : Elle analysait la mort à travers le prisme des relations humaines, insistant sur l’importance de l’engagement envers les autres pour transcender sa propre fin.
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Texte clé : "Accepter la mort, c’est accepter de vivre pleinement." (Une mort très douce)
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Blaise Pascal : Ce philosophe chrétien voyait dans la mort une occasion de parier sur l’existence de Dieu. Sa célèbre "pensée" sur le pari invite à vivre selon les préceptes de la foi, car le gain (la vie éternelle) est infini en cas de victoire.
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Texte clé : "L'homme ne sait pas ce que c'est que la mort, et pourtant il la redoute. Laissez-le parier que Dieu existe." (Pensées)
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Søren Kierkegaard : Philosophe chrétien et père de l'existentialisme, il considère que la mort pousse l'individu à se tourner vers Dieu. Le désespoir face à la mort est une étape essentielle pour retrouver une relation authentique avec le divin.
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Texte clé : "La mort est le maître suprême : elle enseigne l'humilité à l'homme." (La Maladie à la mort)
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Karl Rahner : Ce théologien et philosophe catholique moderne voit la mort comme une étape ultime de l’autocommunication de Dieu. Pour lui, l’homme est appelé à vivre sa finitude dans l’espérance chrétienne.
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Texte clé : "La mort est la rencontre définitive avec le mystère divin, un acte final d’abandon à Dieu." (Esprit dans le monde)
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Paul Ricoeur : Ricoeur relie la mort à la question du récit et de l’identité. Il considère que l’espérance chrétienne dépasse la mort en intégrant le pardon et la réconciliation dans le grand récit de la vie humaine.
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Texte clé : "Se souvenir, c’est déjà anticiper la vie éternelle en Dieu." (Temps et Récit)
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Hans Urs von Balthasar : Philosophe et théologien, il envisage la mort comme l’instant où l’homme est pleinement accueilli par l’amour de Dieu. Pour lui, l’espérance réside dans la communion totale avec le Christ ressuscité.
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Texte clé : "La mort n’est pas un mur infranchissable, mais une porte ouverte vers l’amour infini de Dieu." (Gloire et Croix)
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L’histoire de la philosophie montre ainsi que, bien que les réponses diffèrent, le transcendant reste un appel à penser au-delà de l’immédiat.
Niveau 2 : L'appel aux religions en général (5 grandes religions monothéistes mondiales)
* Histoire des religions et leurs réponses à la mort
Les religions, qu'elles soient anciennes ou contemporaines, ont structuré leurs croyances autour de la mort et de l'au-delà. Voici une vue approfondie de quelques traditions majeures :
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Hindouisme :
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L’hindouisme considère la mort comme une transition dans le cycle sans fin du samsara (renaissances). La qualité de la prochaine vie dépend du karma accumulé.
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Rituels funéraires : Les crémations au bord du Gange sont emblématiques. Elles visent à libérer l’âme du cycle des réincarnations.
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Texte clé : "Comme l’homme abandonne ses vêtements usés pour en revêtir de nouveaux, ainsi l’âme quitte les corps périssables." (Bhagavad Gita, II, 22)
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Bouddhisme (est reconnu en tant que religion dans la majorité des classifications)
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Le bouddhisme voit la mort comme une opportunité pour l’âme de s’échapper du cycle du samsara et d’atteindre le nirvana, état ultime de libération.
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Rituels funéraires : crémation, aide spirituelle au défunt.
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Enseignements : Le Livre des morts tibétain (Bardo Thödol) guide l’âme dans son voyage post-mortem.
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Texte clé : "Tout ce qui naît est voué à mourir. Comprendre cette vérité, c’est embrasser le chemin de la libération."
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Judaïsme :
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Traditionnellement, le judaïsme se concentre davantage sur la vie terrestre et ses obligations morales que sur l’au-delà. Cependant, des concepts comme le Olam HaBa (monde à venir) et la résurrection des morts existent dans certains textes tardifs.
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Rituels funéraires : Corps enterré le plus vite possible. Le deuil est marqué par des rituels comme la "shiv'ah" (période de sept jours de deuil). l'inhumation est pratiquée dans la simplicité, généralement sans cercueil luxueux ni embaumement
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Texte clé : "Et les poussières retourneront à la terre, comme elles y furent, et l'esprit retournera à Dieu, qui l'a donné." (Ecclésiaste 12:7)
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Islam :
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L’islam enseigne une vision claire et détaillée de l’au-delà, incluant un jugement final, le Paradis (Jannah) et l’Enfer (Jahannam).
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Rituels funéraires : L’inhumation rapide, les prières funéraires (Salat al-Janazah) et l’orientation du corps vers la Mecque reflètent l’importance de la foi jusque dans la mort.
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Texte clé : "Tout être goûtera la mort. Et c’est seulement au Jour de la Résurrection que vous recevrez votre entière rétribution." (Coran, 3:185)
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Christianisme :
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Le christianisme met l’accent sur la résurrection, à l’image du Christ. La mort est perçue comme une transition vers la vie éternelle auprès de Dieu.
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Rituels funéraires : Inhumation, crémation désormais acceptée. prières et bénédictions. Les messes de requiem et les prières pour les âmes traduisent l’espérance en la vie éternelle.
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Texte clé : "Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt." (Jean 11:25)
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* Points communs et divergences
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Points communs :
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Presque toutes les religions considèrent la mort comme une transition plutôt que comme une fin absolue.
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Les rituels funéraires, qu’ils impliquent des prières, des cérémonies ou des offrandes, visent à honorer le défunt et à accompagner l’âme dans son voyage.
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Divergences :
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Les visions de l’après-vie varient, allant du cycle des réincarnations (hindouisme, bouddhisme) à une vie éternelle unique (christianisme, islam).
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Les rôles des actions humaines diffèrent : dans l’islam et l’hindouisme, les actes influencent directement l’au-delà, tandis que dans le judaïsme, l’accent est davantage mis sur les relations terrestres.
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Niveau 3 : Le christianisme, une richesse de réflexion immense. La perspective chrétienne : textes, prières et théologie
Le christianisme, ayant imprégné la culture française pendant plus de 1 500 ans, offre des réflexions d'une profondeur inestimable :
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Théologie :
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Saint Augustin, Saint Thomas d’Aquin et d’autres grands penseurs ont exploré l’âme, la grâce et la résurrection. Leur œuvre invite à voir la mort comme un passage vers l’union avec Dieu.
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Texte clé de Saint Augustin : "Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos jusqu'à ce qu'il repose en toi." (Confessions, Livre I)
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Texte clé de Saint Thomas d'Aquin : "La vie éternelle consiste dans la vision de Dieu, source de tout bien." (Somme Théologique, I-II, q.3, a.8)
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La Bible (Livre considéré comme le plus vendu et diffusé au monde) :
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L’espérance chrétienne se fonde largement sur les enseignements bibliques concernant la résurrection et la vie éternelle.
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"Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais ait la vie éternelle." (Jean 3:16)
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"Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux : la mort ne sera plus, il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur." (Apocalypse 21:4)
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Le Catéchisme de l’Église catholique :
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Il explicite la foi chrétienne sur la vie après la mort :
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"La vie éternelle est une participation à la vie divine, dans une communion parfaite avec Dieu." (CEC, §1023)
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"La résurrection des morts est la foi centrale de l’Église chrétienne. En mourant, nous passons de cette vie à la pleine communion avec Dieu." (CEC, §1052)
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Textes sacrés et prières liturgiques :
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La liturgie chrétienne offre des prières riches de sens, comme celles des messes de requiem ou des messes dominicales.
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Exemple : "Donne-leur, Seigneur, le repos éternel, et que la lumière perpétuelle brille sur eux."
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Espérance eschatologique :
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Le Credo affirme : "Je crois en la résurrection de la chair et à la vie éternelle." Cette affirmation est le pilier de la foi chrétienne sur la mort.
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La foi chrétienne invite à appréhender la mort non pas comme une fin, mais comme un accomplissement, une rencontre avec l’Amour divin.